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Professeur Donald Dingue online

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9 mai 2010

La mort chez les Romains de l'Antiquité

Passoverome

Les Romains considéraient que la mort laissait sur le corps une pollution, le rendant « squalus » (sale). C'est pourquoi, après le décès, toute une équipe de professionnels était chargée de nettoyer le cadavre et de l'habiller avant qu'on ne l'emmène au lieu de ses funérailles. Une fois lavé, le corps était, chez les riches et les influents, revêtu d'une toge portant les symboles et insignes de toutes les charges officielles que le défunt avait tenu sa vie durant. Chez les plus pauvres, on habillait le mort de ses plus beaux atours. Dans les deux cas il n'est pas rare que la famille ait enserré des bijoux, anneaux et bracelets, dans le linceul. Dans les familles patriciennes, un moule du visage était pris sur le défunt, et un masque de cire était réalisé; chacune de ces familles gardait dans l'atrium de sa domus les masques de ses ancêtres qui s'étaient illustrés.

D'après l'historien allemand Th. Mommsen, lors de l’annonce solennelle des funérailles d'un citoyen romain, on disait : « Ce guerrier est mort » (en latin Ollus quiris leto datus).

Commençait alors un temps où le corps était exposé dans sa maison, sur un lit, pour que les amis et parents puissent venir lui témoigner son respect. On sait que l'Empereur Néron a même fait assoir la dépouille embaumée d'épices de son épouse Poppée.

Un ancien rituel étrusque voulait qu'une femme allaitante donnât le sein au cadavre, pour rappeler que c'est la première nourriture qu'il connut quand il vint au monde, bouclant ainsi la boucle.

Dans une période qui s'étale parfois jusqu'à cinq jours après le décès, la dépouille était emmenée au lieu de la crémation ou de l'inhumation portée sur un lit funéraire. Un cortège lent et accompagné de musique le suivait; la famille était en tête, en commençant généralement par le conjoint, suivie de pleureuses de métier et d'acteurs portant les masques en cire des ancêtres illustres de la famille. L'entourage endeuillé portait le noir à l'époque de la République et jusqu'au temps d'Octave au moins, avant de favoriser le blanc sous les Empereurs. Cependant, ce « noir » d'époque est beaucoup moins intense que celui que nous pouvons produire de nos jorus En plus de cela, les femmes endeuillées portaient les cheveux défaits et en bataille, tandis que les hommes s'abstenaient de se raser.

Le corps arrivé à la fin du cortège était soit enterré, soit incinéré. Dans le premier cas, il existait d'une part des tombes privées, d'autre part des collectifs regroupant parfois plusieurs qui s'étaient alliées, et des fosses communes pour les plus pauvres. Les enterrements des indigents avaient d'ailleurs lieu le soir, et étaient à la charge de vespiliones, ou croque-morts des pauvres (on remarquera avec étourderie amusée la ressemblance avec le mot vespertiliones, « chauvesouris »). Ces croque-morts avaient d'ailleurs la mauvaise réputation de se muer parfois en pilleurs de tombes.

En ce qui concerne la crémation, les grands personnages étaient parfois incinérés sur la place publique, chacun pouvant contribuer au passage dans l'au-delà en amenant un morceau de bois pour le « bûcher d'apothéose » (c'est-à-dire celui confère le statut de divinité). Les cendres étaient ensuite récoltées et placées dans des urnes, et certaines familles disposaient de mausolées colombariums.

Hélas, même en ce temps là, plus encore même, la Mort fauchait indifféremment du nombre d'hivers. Nous apprenons chez l'auteur latin Fulgence que « Les enfants morts âgés de moins de 40 jours sont enterrés sous l’auvent du toit de la demeure (...) À une époque plus ancienne, les Anciens appelaient suggrundaria les sépultures des nourrissons qui n’avaient pas encore vécu quarante jours, parce qu’on ne pouvait pas les nommer busta, puisqu’il n’y avait pas encore d’os qui puissent être brûlés, et que la taille de leur cadavre n’était pas suffisamment grande pour former un monticule de terre. »

De telles « suggrundaria » (ou « tombes sous les chéneaux ») ont été retrouvée sur le Forum romain, dans la région de l'Arc d'Auguste, et remonteraient en fait à l'époque où cessa l'usage d'ensevelir les adultes dans le Forum (vie siècle) car les enfants faisaient exception à cette défense. On comprend dans le texte de Fulgence que, d'une part, les enfants de moins de quarante jours ne pouvaient être incinérés et que, d'autre part, leurs corps étaient trop petits pour que leurs sépultures soient considérées comme des tombes à proprement parler (busta).

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9 mai 2010

De l'espérance de vie des sorciers dans la saga Harry Potter

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Il semble acquis pour la plupart d'entre les fans de la saga Harry Potter que les sorciers qui y sont mis en scène ont une espérance de vie de loin supérieure à la nôtre. Je ne souscris pas à cette idée cependant, et je compte bien lui tordre le cou, preuve à l'appui.

 

Ma "preuve" -nous verrons plus loin combien elle est insuffisante-  consiste en une série de nom de sorciers suivi de leur âge l'année du décès, ou dans certains cas de leur dernier âge connu.

 

Cornélius Agrippa: 1486 - 1535 (49 ans)

Bowman Wright: 1492 - 1560 (68 ans)

Edgar Stroulger: 1703 - 1798 (95 ans)

Burdock Muldoon: 1429 - 1490 (63 ans)

Tilly Toke: 1903 - 1991 (88 ans)

Adalbert Waffling (Lasornette): 1899 - 1981 (82 ans)

Ignatia Wildsmith: 1227 - 1320 (93 ans)

Gifford Ollerton: 1390 - 1441 (51 ans)

Roderick Plumpton: 1889-1987 (98 ans)

Elladora Ketteridge: 1656 - 1729 (73 ans)

Albus Dumbledore: 1881 - 1997 (116 ans)

Elphias Doge: 1881-? (116+ ans)

Beatrix Bloxam: 1794-1910 (116 ans)

Severus Rogue: 1959-1997 (38 ans)

Sirius Black: 1960-1995 (35 ans)

Bellatrix Black Lestrange: 1951-1997 (46 ans)

Mr Londubat: dates inconnues, mais sans doute née c. 1920-1930; (72+ ans)

Bartemius Croupton Sr: 19..-1994 (.. ans)

Muriel Weasley: 1890-? (107+ ans)

Minerva O. McGonagall: 1924-?, tjs vivante en 2017 (93 + ans)

Griselda Marchebank: dates inconnues, mais a été l'examinatrice de Dumbledore, donc doit être au moins dix à vingt ans plus vieille; elle devait donc avoir entre 125 et 135 ans en 1995

Bathilda Tourdesac: dates inconnues, mais est deux générations au-dessus de Grindelwald; devrait donc être née c. 1790, et sans doute décédée vers 1996 (206 ans)

Rolanda Bibine: dates inconnues, mais aurait connu les premiers balais Silver Arrow et aurait été en âge de voler durant la grande guerre; devait donc avoir + 90 ans en 1991

Abrasax Malfoy: dates inconnues, mais décédé de la dragoncelle "à un âge avancé" en 1996, soit probablement (70+)

Horace Slughorn: dates inconnues, mais en 1996-1997, (80+)

Walburga Black: 1925-1985 (60 ans)

Cygnus Black: 1929-1979 (50 ans)

Lucretia Black: 1925-1992 (63 ans)

Orion Black: 1929-1979 (50 ans)

Charis Black: 1919-1973 (54 ans)

Dorea Black: 1920-1977 (57 ans)

 

 moyenne: 74, 06 ans

 

Il semblerait donc, a priori, que l'espérance de vie chez les sorciers soit sensiblement égale à celle des Moldus !

ON remarquera la forte propension à mourir jeune chez tous les sujets issus de la famille Black. Il faut sans doute y voir le résultat d'un style de vie zehr gefärlich, très dangereux (enchainer les duels, suivre divers Seigneurs des Ténèbres en croisade, und so weiter).

 

On pourrait, a juste titre, critiquer le méthode en faisant remarquer l'étroitesse de l'échantillon statistique : le résultat serait invalidé. On ne pourrait donc prouver, chiffres à l'appui, que les sorciers ne vivent en moyenne pas plus longtemps que les Moldus.   

Cependant, je pense être le seul jusqu'ici à avoir avancé un calcul. Et à ce titre, si je n'ai pas raison, j'ai au moins le bénéfice de l'effort avec moi.

Notons tout de même, au passage, une différence notoires entre ces deux sociétés humaines à espérance de vie apparemment sensiblement égale : i

l semble qu'il soit commun et acceptable dans le monde des sorciers d'accéder à des dignités considérables à un âge relativement jeune. Ainsi Burdock Muldoon, au XVe siècle, fut président du Conseil des Sorciers entre ses 19 et 21es anniversaires. Il apparait également qu'Albus Dumbledore entretenait déjà avant 14 ans des relations ne fut-ce qu'épistolaires avec des personnalités magiques de premier plan, telles que Nicolas Flamel ou Bathilda Tourdesac*.

(*En page 25 de "Les Reliques de la Mort", Elphias Doge ajoute à cette liste Aldabert Lasornette. Mais sauf son respect, Monsieur Doge était sans doute distrait au moment d'écrire ces lignes; il est strictement impossible qu'Albus Dumbledore ait pu correspondre dans sa jeunesse avec Lasornette, puisque ce dernier était de dix-huit années son cadet!)

Notons toutefois que Muldoon et Dumbledore surtout sont deux grands exemples de sujets surdoués.

9 mai 2010

Les liens utiles du Professeur : langue française

Aujourd'hui, je consacre ma rubrique "liens" au bonheur des littéraires d'entre nous !

  • http://www.academie-francaise.fr/langue/index.html

    • Incontournable, le site des Immortels possède eine section brève mais précise qui tâche de répondre à certaines questions de langues fréquemment posées.  En outre, le dictionnaire de l'Académie est accessible en ligne (uniquement jusqu'à la lettre p, malheureusement).

  • http://www.les-abreviations.com/ 

    • Un excellent rappel pour toutes ces abréviations qui peuvent devenir une pierre d'achoppement, notamment celles des titres, adjectifs numéraux et adverbes ordinaux latins.

  • http://www.langue-fr.net/ougrapo/ougrapo.htm 

    • Il s'agit ici de jouer avec la grammaire, de créer des éléments qui n'existent pas, mais pourraient exister, et dont la rareté ou les subtilités d'emploi expliqueraient l'absence. De quoi faire travailler ainsi notre sens grammatical en s'amusant, et  détacher la grammaire de son aspect ennuyeux et scolaire.

  • http://www.barbery.net/lebarbery/index.htm 

    • Pour nos poètes s'ils manquent de rimes, voici le lien pour acquérir le Barbéry. C'est un dictionnaire de rimes, mais beaucoup plus encore. Il peut servir de générateur de mots d’esprit, de lipogrammeur, d’antilipogrammeur, de forge lexicale, de paillasse de rap et d'autres choses encore.

  • http://www.digipills.com/minilienok/intro.php

    • Ce programme permet — à ceux qui trouveraient disgracieux d'inclure dans une bibliographie une adresse internet kilométrique — de créer des « miniliens ». Si l'on y rentre l'adresse à réduire, le programme fournit un lien raccourci qui allège l'adresse à noter, tout en renvoyant à la page d'origine.

  • http://dico.isc.cnrs.fr/fr/index_tr.html

    • Si l'on veut travailler en interdisciplinarité avec un professeur d'anglais et que l'on a du vocabulaire à traduire, plutôt que d'utiliser un Reverso oder ein  Systran peu performant, je recommande chaudement les atlas sémantiques de l'Institut des Sciences Cognitives. Chaque ordinateur a le droit de consulter ledit dictionnaire pour 500 requêtes par jour. Il est important de bien comprendre, toutefois, comment fonctionne ce programme et quoi il sert, sous peine d'être perdu et éventuellement faire des erreurs.

9 mai 2010

De l'orthographe

ortho

Lorsque je vois certains sur la toile vaticiner des heures durant au sujet de la correction orthographique des propos de certains, sincèrement cela me fâche ! Es ärgert mich.

L'orthographe, c'est comme la tenue vestimentaire. L'important, c'est qu'on l'entretienne de notre mieux, qu'elle soit propre et décente. Maintenant exiger, comme un adjudant de mes fesses, qu'il n'y ait jamais le moindre petit accroc, la moindre poussière ou la plus minuscule des peluches, c'est d'une crasse sottise. D'une crasse sottise, dis-je, parce que ça revient à s'éprendre de la forme avant le fond, à devenir vaniteux, favoriser le superfétatoire et oublier l'essentiel.

Parce que lorsque nous parlons, au-delà de la correction de notre écriture ou notre prononciation, ce qui compte c'est ce qu'on dit.

Certes, on écrit pour séduire, mais séduction n'est pas glamour. On m'excusera -ou pas, mais peu me chaut- d'employer ici un mot anglais. Mais c'est que je crois qu'il a un sens inconnu du français: le glamour, c'est certes un éclat, une brillance, un charme, mais avec une certaine idée de superficiel. Le glamour, c'est un verni certes fort reluisant, mais très mince et prêt à disparaitre si on gratte avec l'ongle.

Or donc, à force de trop vouloir assortir la beauté de l'image à la beauté de l'idée, on passe de la séduction au glamour. Peut-on refuser, juste pour un malheureux x oublié, la demande de l'homme qui vous écrirait: « Veus-tu joindre à la mienne ta main, joindre à ton cœur le mien, et sous le pont de nos bras voir couler demain? »

Alors quoi? Quelle est ma conclusion? Que chacun s'applique, que chacun fasse de son mieux, mais que nul n'érige l'orthographe en affaire d'état. Même l'école ne le devrait pas.

Parce que l'école forme des esprits et non des mains, et c'est pourquoi à l'instar des magistrats, les profs de lettre devraient se tenir non pas à la règle, mais à l'esprit de la règle.

L'esprit de la règle, c'est que le message passe.   On s'habille pour se sentir au chaud, se sentir un peu beau et se sentir soi. Si l'on commence à s'habiller pour reluire aux yeux de tous, et en faire un enjeu social, presque politique, alors on a perdu tout le sens de ce que se vêtir signifie.

J'entends d'ici les mieux cérébralement dotés de mes détracteurs soupirer: « Çà ! Tout ce poncif pour une thèse qui finalement tenait en une ligne: “L'hypercorrection est nuisible”. Fi ! »

Mais oui, Messieurs, vous dites vrai. Mais parler reste un plaisir pour moi. Aussi vous prierai-je de laisser à mon ventre la jouissance de l'écriture, l'extase de pérorer.

De l'orthographe, plus tard, nous en reparlerons bientôt (pour en deviner le thème, je vous laisse observer l'image ci-dessus) !

31 juillet 2009

Analyse sceptique de la Zorglonde

zor

Ceux qui connaissent les merveilleuses aventures du grand héros européen à la livrée rouge, Spirou, connaissent sans nul doute la terrible Zorglonde de Zorglub, le dictateur électronique des années 50.   

Il y a quelques années de cela, la Cité des Sciences (Paris), consacra une exposition à l'un des biographes officiels de Spirou, André Franquin. Dans le cadre de cet événement, plusieurs panneaux furent consacrés aux inventions de Zorglub, et notre estimé collègue le Comte de Champignac y livra ses impression sur le fonctionnement de la Zorglonde.   

Le secret de Zorglub dévoilé par Champignac :

J'ai réussi à comprendre le principe de fonctionnement de la Zorglonde. Elle agit directement sur les centres de la volonté et provoque une sorte d'apathie cérébrale. Un peu comme lorsqu'on regarde trop la télévision. Le faisceau d'électron envoyé par le canon à électron miniaturisé, provoque un état de relaxation et d’attention minimale proche du rythme alpha, et le scintillement du faisceau, crée une fascination secondaire, dans laquelle se réalise un certain degré d’isolement sensoriel par blocage des perceptions. Les capacités de jugement et de réflexion sont alors mises en sommeil et la suggestibilité est à son maximum. Il suffit à Zorglub de leur intimer quelques ordres avec une voix ferme et ils obéissent. Ensuite, les zombies doivent être conditionnés dans la Zorglmachine pour que la relation de dépendance soit stabilisée.

Pacôme, Hégésippe, Adélard, Ladislas, Comte de Champignac

Au nom d'un respectueux scepticisme du meilleur aloi, et sans nullement chercher les poux, nous contestons cette théorie vigoureusement. Nous ne croyons guère à cette nature photonique de la Zorglonde. Nous pensons plutôt qu'elle est de nature sonore.

Avant d'exposer notre opinion sur le sujet, commençons avec quelques remarques et observation sur le phénomène Zorlgonde:


Remarques et observations personnelles

Les quatre usages connus de la Zorglonde

  • La Zorglonde peut transmettre un ordre à un ou à un grand nombre de sujets en même temps pour les pousser à faire quelque chose, via un simple transistor. Plus généralement, on dira que la Zorglonde a une fonction « d'apprentissage » conscient ou inconscient.

  • La Zorglonde peut également paralyser un sujet pendant un temps déterminé -dépendant de la dose administrée. Cette variante paralysante possède elle-même une application létale: le Rayon de la Mort. À noter que celle-ci n'est pas parfaitement au point; l'appareil a explosé et n'a pas tué sa seule cible connue à ce jour, quoiqu'il lui ait causé de graves lésions cérébrales que seul le Comte de Champignac a pu guérir.

  • C’est justement par un traitement à la Zorglonde que Champignac a réactivé le cerveau de Zorglub, victime du Rayon de la Mort. Pour ce faire, il a fallu faire soumettre au sujet une exposition intensive à l’onde suivie d’une ranimation et d’une électrisation des centres nerveux.

  • La Zorglonde peut servir à émettre, apparemment, des images tridimensionnelles en mouvement, les zhologrammes. Un zhologramme peut apparemment être projeté via n'importe quel type de téléphone, portable ou fixe.

Apprentissage inconscient / conscient

Inconscient : On peut apparemment sous l’effet de la Zorglonde imprimer un message chez un sujet, et faire en sorte que ledit sujet oublie consciemment le message en question jusqu’à ce qu’un choc –en l’occurrence connue, une explosion- en fasse resurgir le souvenir. Le sujet en décrira l’expérience de cette façon : « c’est comme si j’avais appris un texte par cœur dans mon sommeil ». L’appareil se présente sous la forme de lampe sur pied dotée d’une grosse ampoule, dont le faisceau lumineux est braqué sur les yeux du sujet, d’un boitier qui sert au moins à émettre la parole, et d’une antenne.


La Zorglonde peut être transmise par une antenne qui tourne sur elle-même et se mêler à un programme radio ordinaire : le sujet perçoit juste des parasites mais en réalité un message subliminal est transmis. « Ces braves gens écoutaient paisiblement un reportage sportif ; hélas, sur la même longueur d’onde, Zorglub, au même instant, émettait certains petits parasites qui, parvenant à leurs cerveaux dociles, devenaient des ordres » en dit Zorglub.

À l'aide d'une télécommande, Zorglub peut induire sans aucun ordre verbal le remord artificiel, la sensation de chaud ou de froid, le rire, ou encore supprimer la sensation de faim et de fatigue. 

Conscient : La machine à Zorgleçons est un système sophistiqué pour apprendre très vite et sans effort des quantités de choses : un mode d'emploi ou une langue, et notamment la Zorglangue, ce langage secret inventé par Zorglub et utilisé par  ses Zorglhommes. Elle se présente sous forme d’un écran braqué sur les yeux du sujet, sur lequel défilent des images à un rythme très rapide, et d'une sorte de casque à capteurs ventouses.


Effets visibles de la Zorglonde sur le sujet au moment de « l’impact »

Il convient tout d’abord de constater que la Zorglonde n’émet probablement pas de rayonnement visible dans la réalité, même si une sorte d’éclair et un halo électrique sont souvent représentés graphiquement. En effet, à l’opposé de cette représentation, on ne voit aucune « trace » visible de la Zorglonde lorsqu’elle est émise par antenne, ni lorsque un zorglhomme tire sur Spirou à travers une poche d’imperméable.

Au moment même de l’impact de l’onde sur le sujet, celle-ci peut provoquer des réactions différentes selon la fonction donnée à l’onde par son utilisateur :

Soumission de la victime à l’apathie cérébrale : prunelles parfaitement atones, démarche raide, élocution hachée et visage figé

Paralysie : la victime est immobilisée instantanément, dans un processus comparable à celui de la catalepsie ; il s’agit d’une suspension complète du mouvement volontaire des muscles dans la position où ils se trouvent positionnés. L'attitude qui s'en dégage est celle d'une statue ou d'un mime conservant une position figée en pleine action. A bien noter qu’il s’agit d’un syndrome psychiatrique.

Il existe plusieurs « dosages » de l’onde paralysante, agissant toutes à un niveau différent, c’est-à-dire provoquant une paralysie de durée différente. Les doses connues sont : dose 1, dose 2, dose 3 et dose « maximum ». La catalepsie de la dose 1 se dissipe en une durée connue de 67 secondes environ.

Notez que la dose 1 ne modifie pas l’apparence de la cible, alors que les doses plus intenses en « glacent » la peau, c’est-à-dire lui donnent un teint cyanosé. Cela signifierait-il que la peau prend une coloration bleuâtre par anoxémie ? Autrement dit, la Zorglonde paralysante pourrait-elle provoquer une oxygénation insatisfaisante du sang ? Le paralysé par la Zorglonde est décrit comme chargé d'électricité mais avec un rythme cardiaque normal. 

Protection / immunisation

Champignac a inventé des émetteurs anti-Zorglonde « dont l’âme est un cristal ». Ils sont, selon leur inventeur, «beaucoup mieux que des transistors et des chef d’œuvres de miniaturisation. Le comte dira de son invention qu'elle « dévie » l'onde.

À noter que le Comte de Champignac a découvert accidentellement un remède immédiat à ladite paralysie, à savoir une recette inspirée de la cuisine de Gaston Lagaffe, employé à la rédaction Spirou. Il convient de faire revenir cent grammes de fraises dans de la mayonnaise, y placer un filet de sole, un peu de crème chantilly, mélanger le tout, écraser dedans deux sardines à l'huile, arroser de vin rouge et glisser le tout dans la bouche du patient.

Zorglub, lui, est immunisé contre les effets de son onde, mais pas au même titre que la protection inventée par le Comte ; en effet, il peut être frappé par le faisceau et n’en pas ressentir les effets les plus graves (paralysie ou « zombification ») tout en subissant les effets secondaires qui sont la cyanose et l’électrisation. Il pousse même un cri, mais on ignore s’il faut comprendre que l’impact a été douloureux ou s’il s’agit d’un cri de surprise. Notons la disparition rapide –en quelques secondes- de l’état de cyanose.


À l'issue de toutes ces observations préliminaires et, nous le pensons, minutieuses, nous pouvons affirmer que:

  • Puisqu'elle peut être transmise sous forme de parasites par radio, la zorglonde est plus vraisemblablement sonore que photonique

  • Les effets de la Zorglonde pouvant être aussi bien mentaux que physiques, nous pensons que selon le réglage de l'onde, elle peut atteindre telle ou telle partie du cerveau gouvernant telle ou telle habileté ou capacité


N.B.: La superbe illustration de cet article provient du blog de Mysterio (Yoann), actuel biographe de Spirou et Fantasio.

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31 juillet 2009

« Relativisme culturel », was ist das?

Pour ceux d'entre nous qui sont amenés à travailler avec des personnes issues de diverses cultures, le relativisme culturel est une notion philosophique importante. Que nous dit-elle?

Nous percevons tous le monde et les autres à travers nos propres « lunettes culturelles »: En effet, nos parents, notre enseignement et notre environnement conditionnent à travers un prisme notre manière de percevoir le monde. Ainsi pour certains Chinois âgés, voir un couple européen s'embrasser signifierait qu'il s'agit d'un couple de marginaux ou de pervers, ce qui serait « vrai » dans un contexte culturel chinois uniquement. Les Chinois qui viennent vivre en terre occidentale ont, comme toute personne venue s'implanter dans un milieu nouveau, la nécessité de se décentrer (« déchausser ses lunettes ») pour pouvoir aborder la culture de l’autre sans la cataloguer.   

Le relativisme culturel nous invite donc à reconnaitre que les normes, modèles, règles morales et autres, diffèrent d'une culture ou d'une société à l'autre. Il nous invite de même à ne pas porter un regard critique sur ce qui est différent de nous.

Mais la question qui se pose est la suivante: faut-il en venir à penser que « en matière de morale (avortement, clonage, euthanasie), toutes les opinions se valent ». C'est la conclusion logique de cette perspective, en effet, puisque tout principe moral ne serait qu'un code à échelle locale.

Comment accepter des valeurs allant à l'encontre des siennes, sans trahir ces dernières? Comment rester fidèle à soi-même sans exercer son jugement, et sans rejeter certaines options?

Plusieurs attitudes sont possibles, semble-t-il. Mettons que votre voisin Glückmar, qui est un égyptologue sikh blanc marxiste et originaire de Houte-si-plou-sur-Danube, vende de la drogue à toutes les mémés du coin en appelant ça du sucre. Et d'ailleurs, assure-t-il, il a toujours fait ça dans sa culture.

*La première attitude que vous pouvez adopter, qui est sans doute la plus « en vogue » consiste à laisser les autres agir comme ils veulent, et en faire de même de son côté (ex.: Tant pis si mon voisin vend de la drogue, moi je n'en fais rien. »)

Option généreuse et kuhl, enfin je veux dire « cool » s'il en est. Mais n'est-ce pas une forme d'abandon?

*La deuxième possibilité consiste à donner un grand coup de marteau sur la tête de votre voisin, parce que vous avez raison, et lui tort. L'avantage, c'est que votre voisin ne vendra plus de drogue, puisque vous l'aurez probablement envoyé jouer de l'accordéon avec saint Pierre. L'inconvénient, c'est que vous aurez commis un meurtre (ce qui est illégal), et un meurtre que l'on qualifiera forcément de raciste (en général) ou de xénophobe (lexicalement déjà un peu plus exact).

Notez que, comme la première option, c'est aussi un abandon.   

*La troisième attitude consiste à dire: « Glückmar, permets-moi de te démontrer qu'il est mal de vendre de la drogue au troisième âge. » Avantage: c'est très socialement acceptable, en général, l'argumentation. Inconvénient: bien souvent, ça ne marche pas, puisque l'argumentation est elle aussi culturellement marquée.

*La quatrième attitude consiste à dénoncer Glückmar aux autorités légales, non pas parce qu'il pense comme un étranger (ce qu'il n'est pas puisqu'il a fait ses études à Belleville), mais parce qu'il a enfreint une *morale locale*. En d'autres termes, cela revient à considérer que votre relativisme culturel ne se pratique que quand l'acte d'autrui n'a que d'inoffensives conséquences sur la société dans laquelle il agit en élément allochtone. Pour le dire plus simplement, il faut être ouvert au fait que les gens préfèrent les huitres aux escargots (= pas socialement dommageables), mais pas au fait que certains préfèrent battre leur femme plutôt que le beurre (= socialement  parce que humainement dommageable).


Enfin, après avoir exposé ces attitudes, je me permets de préciser que si les avancées d'opinions viennent bien de l'échange et de la découverte (le conflit sociocognitif), elles ne sauraient provenir de la confusion et de l'indécision. Admettre que tout se vaut, c'est refuser d'avoir une opinion. Avoir une opinion c'est juger (juger = donner un avis, pas condamner). Refuser de juger, c'est abandonner l'usage de son cerveau, c'est l'apathie.

Et l'apathie, c'est la mort. Voire pis.

22 juillet 2009

Le monde fascinant de la cuisine - 1. La tête de veau vinaigrette

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Je parlais il y a quelques messages de la ménagère qui lirait par erreur ou par hasard ce blog. Alors je me suis dit: "Pourquoi ne pas lui donner de quoi faire cuisiner son mari?". (Vous ne vous attendiez pas à ça, hein?)

Je vous fournis donc la recette de Matilda, qu'elle tient elle-même de sa grand-mère. Vous m'en direz des nouvelles.Je ne liste pas les ingrédients; si vous voulez de la tête de veau vinaigrette, vous savez que tout commence avec une tête de veau et des langues.

La recette

Faire tremper la tête et les langues dans l'eau froide pendant une nuit, avec deux cuillerées à soupe de sel et une cuillerée à soupe de vinaigre.

Le lendemain, mettre en casserole et ajouter les légumes habituels pour un pot au feu (bien garni) ainsi qu'un bouquet de thym. Couvrir d'eau froide salée et faire bouillir.

Laisser cuire à feu doux jusqu'à ce que les chairs se détachent de l'os. À ce moment, retirer les langues et la tête du bouillon.

Peler les langues, puis les découper en gros dés. Enlever la chair des os et la couper également en dés (épaisseur au choix). Passer le bouillon puis le laisser un peu réduire.

Placer les dés de veau dans une cocotte et couvrir avec le bouillon réduit précédemment. Émincer deux échalotes finement, hacher des petits cornichons, les ajouter à la viande, puis poivrer. Ajouter un petit verre à porto de vinaigre et un cube de bouillon de poulet type Knorr.

Faire tremper huit feuilles de gélatine dans l'eau froide. Lorsqu'elles sont ramollies, les mettre dans la cocotte. Faire bouillir quelques instants. Enlever la cocotte du feu, ajouter du persil haché et de l'estragon ainsi que quelques peluches de cerfeuil (cerfeuil facultatif).

Bien mélanger le tout, verser dans une terrine et mettre au frigo pendant vingt-quatre heures. (Dans le bouillon, on peut éventuellement ajouter quelques graines de coriandre et un peu de piment.)

La variante "en tortue"

Appliquer le même procédé, mais remplacer le vinaigre et la garniture par de la purée de tomates. Cuire pendant environ un quart d'heure dans le bouillon, ajouter un décilitre de madère, une demi-livre de champignons émincés et sautés au beurre.

22 juillet 2009

Le monde fascinant de la littérature - 1. Au sujet d'Alice

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Un sujet sans aucun doute mille fois débattu, mais que pourtant je me ferai le plaisir de relancer pour recueillir les opinions diverses de ceux qui hanteraient ce lieu — même si je doute qu'ils soient légion. L'important, ai-je envie de dire, est véritable contenu « émotionnel » dirais-je de l'œuvre maîtresse de Lewis Carroll, bien plus que le scénario.

Certes le récit nous est apporté dans une livrée comique et colorée, mais qu'en est-il de la façon dont nous le percevons ? Combien ont eu le sentiment d'avoir lu autre chose qu'un fabliau saugrenu au sortir de leur lecture ? Est-il déplacé de dire que l'univers du Pays des « Merveilles » mis en scène sous nos yeux est en fait un monde digne de Kafka baigné dans l'horreur de l'insanité ?

Voyons un peu comme les personnages qui nous sont présentés progressent selon une logique qui non seulement n'est propre qu'à eux, mais de surcroît ne repose que sur elle-même !

Le contraste pervers entre leurs accès de démence (= altération grave irréversible des facultés morales et intellectuelles) et un coloris de jolies choses presque enfantines en fait un environnement aussi malsain qu'inquiétant.

Les êtres du Pays des Merveilles sont imprévisibles, voire cyclothymiques (la Duchesse qui se présente d'abord comme une horrible mégère puis revient avec de charmantes manières), et ils semblent tous souffrir d'une façon ou d'une autre. Souffrir sans raison et de manière absurde.

Ainsi, la Reine de Coeur est non seulement victime de son virulent sadisme (réclamant des têtes coupées partout), mais plus loin encore de l'indifférence que son état crée autour d'elle ; en effet, il est explicitement déclaré que personne n'est jamais décapité et que tout se passe dans sa tête. Autrement dit, la Reine de Cœur est condamnée à sombrer dans ses marottes.

Le Chapelier, lui, est un homme condamné à revivre l'heure du thé ad vitam aeternam, en singeant en permanence des habitudes grossières et autres tics superflus liés à l'instant dans lequel il est éternellement coincé.

Pour ne donner qu'un dernier exemple, le Lapin Blanc déploie des airs de vieil aristocrate sur voie de garage, qui est condamné à se dépêcher en permanence et à toujours être en retard quoi qu'il fasse. Le plus inquiétant au fond, c'est qu'on ne comprend pas ce après quoi il court. Le fait de courir perpétuellement pourrait-il trahir un désir d'arriver à la fin du temps, à la mort, pour être libéré de ce stress éternel ?

Alors maintenant, les questions :

* Avez-vous lu « Alice's Adventures in Wonderland » ?

* Si oui, en avez-vous eu une impression positive ou négative (au niveau du ressenti) ?

* Pensez-vous qu'il faille en donner une interprétation comique ou plus grave ?

 

22 juillet 2009

Le monde fascinant de l'histoire hilarante - 1. Charlemagne couronné

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Le 25 décembre de l'an huit-cents, Léon III couronna Charlemagne empereur à Saint-Pierre du Vatican, ainsi que tout le monde est évidemment tenu de le savoir. Mais lire les textes décrivant la chose, je puis vous assurer que c'est une partie de plaisir.

J'ai deux extraits à vous proposer, et je puis vous assurer que la combinaison des deux m'a provoqué un beau fou-rire. Même si vous ne vous "prenez pas de trips" (comme sisent les jeunes) rigolos sur l'histoire, voyez au moins comment un maboule tel que moi s'éclate de façon tout ce qu'il y a de plus licite. La première citation vient des Annales royales datées de 799 à 801, et la seconde de la Vita Karoli d'Eghinard:

"Le saint jour de la nativité de Notre Seigneur, le roi vint dans la basilique du bienheureux saint Pierre, apôtre, pour assister à la célébration de la messe. Au moment où, placé devant l'autel, il s'inclinait pour prier, le pape Léon lui mit une couronne sur la tête, et tout le peuple romain s'écria: 'À Charles Auguste, couronné par Dieu, grand et pacifique empereur des Romains, vie et victoire!'. Après cette proclamation, le pontife se prosterna devant lui et l'adora selon la coutume établie du temps des anciens empereurs (...)."

"Les Romains ayant accablé de violence le Pontife Léon - lui crevant les yeux et lui coupant la langue - l'avaient contraint à implorer le secours de roi [Charlemagne]."   

Alors maintenant que vous savez tout cela, mettons en scène tous ces  éléments.

On voudrait donc nous faire croire que, un beau jour, Charles a eu envie d'aller à la messe à Rome. Une bien curieuse lust quand on sait qu'il y a forcément une église à Aachen (que tous les monolingues chevronnés appellent Aix-la-Chapelle), mais pour un roi, de tels goût de luxe, après tout... Bien, admettons, il débarque à Saint-Pierre sur un coup de tête. Il rentre dans la basilique, et il n'y a personne, pas un chat. Tout naturellement, Karl der Große se pointe jusqu'à l'autel -et je peux vous dire pour l'avoir fait qu'il faut marcher aussi longtemps que pour entrer à Disneyland Resort Paris, sauf que là il n'y a pas d'escalators- pour aller faire sa petite prière.

Pendant qu'il fait semblant de prier, derrière se pointe Léon III. Mais alors imaginez le capharnaüm: les Romains lui ont crevé les yeux! Du coup, imaginez Léon III débarquer avec une couronne dans une main, et une canne blanche dans l'autre. Il tâte les environs pour savoir où est Charles, et quand il est suffisamment près -il le sait au grand coup de canne qu'il lui a asséné sur la caboche- il lui pose la couronne sur le crâne. M'est avis qu'il a du viser à côté deux ou trois fois... Toujours est-il que, ô surprise, le peuple romain (n'est-ce pas lui qui a molesté le pape?) surgit de derrière les colonnes, comme quand on fait un anniversaire surprise, et disent tous en même temps une tirade à peine apprise par cœur.

Et pour continuer dans le plus pur style burlesque, le pape l'honore et se prosterne devant lui. Vous imaginez ce que ça donne, un type sans langue qui essaie de chanter vos louanges?

Le mieux de tout dans l'histoire, c'est que Charles n'est pas content après coup. Voyez, ce genre d'événements qu'on somme nos écoliers de connaître sur le bout des doigts,  finalement, ont des allures de farces romaines...

22 juillet 2009

La vérité au sujet de la Mère l'Oie – 1. Marie la chipie

Ceux qui trainent dans les environs depuis un bon moment se souviendront peut-être qu'en 1957, Walt Disney produisit un dessin animé intitulé « The Truth About Mother Goose ». il racontait aux enfants les histoires souvent tragiques qui se cachent derrière les rires d'innocentes chansonnettes.

Loin de vouloir faire redite — suis-je du genre à radoter? ne répondez pas — je tiens à rafraichir la mémoire de ceux qui auraient oublié ce temps lointain. Et apporter d'autres précisions, peut-être. Pour les autres, ce sera pure découverte.


1. Marie la chipie

« Marie la Chipie » (en version originale « Mary, Mary, quite contrary » est une de ces comptines anglaises qui n'est pas « passée » dans notre culture francophone.

En voici les paroles, accompagnées de leur traduction pour les non-anglophones parmi nous :

Mary, Mary, quite contrary,
How does your garden grow ?
With silver bells and cockle shells,
And pretty maids all in a row.

(Marie, Marie, la chipie
Ton jardin pousse comment ?
Avec des cloches d'argent et coquillages élégants
Et de belles filles toutes en rang.
)

(Je précise, par souci d'honnêteté intellectuelle, que la présente traduction provient de mamalisa.com et est l'oeuvre de Monique Palomares. Tous textes originaux et traductions copyright © 1996-2009. Lisa Yannucci et Monique Palomares. Tous droits réservés.)

Nombre d'interprétations disent que cette chanson se rapporterait à Mary Stuart, reine d'Écosse. Celle-ci est en effet reconnue dans l'histoire comme, ja, une « chipie », quelqu'un de « quite contrary », a bisserl contrariant, si vous me suivez. Mais ne nous égarons pas, mh, je ne vais pas vous laisser là sans avoir résumé un peu son existence.

Mary Stuart, reine d'Écosse, de France et d'échue (nein, mes amis, ceci n'est pas une faut, mais un jeu de mot pour l'oeil) fut la rivale de sa cousine Elizabeth Ire d'Angleterre, qui la condamna pour trahison et la fit exécuter en 1587.

Fille du roi d'Écosse James V et de Marie de Guise — ces mêmes Guise qui causèrent tant de remous dans l'histoire de France, elle passa une grande partie de son enfance en France. On l'y maria au roi François II.

Ses règnes respectifs furent courts cependant, et quand elle revint en Angleterre, elle souhaita ardemment la couronne de sa cousine Elizabeth. Ladite reine d'Angleterre fit placer Mary sous résidence surveillée pendant dix-huit ans, durant lesquels elle ourdit diverses insurrections. Paniquée à l'approche grandissante des Espagnols de Philippe II et leur Invincible Armada, Elizabeth décida d'éliminer une menace distrayante pour mieux se pouvoir concentrer sur l'ennemi catholique. Aussi envoya-t-elle sa cousine Mary Stuart à l'échafaud le huit février mil-cinq-cent-cinquante-sept.

L'interprétation

Le « jardin » serait soit une allusion à sa frivolité, soit une moquerie qui lui est directement adressée pour son... incapacité à fournir un héritier à son mari. C'est très inélégant, me direz-vous. C'est vrai, on ne se moque pas de ces choses-là. Mais que voulez-vous ? Le monde est cruel, même celui des comptines de l'enfance.

Les cloches se référaient, vous avait-on dit dans « The Truth About Mother Goose », peut-être aux clochettes d'argent qui ornaient ses robes, mais je préfère aujourd'hui y voir une évocation des cloches de l'église, et donc du catholicisme — rappelons que sa cousine et ennemie Elizabeth était protestante. N'oubliez jamais que l'histoire est écrite par les gagnants, et que le jugement du plus fort n'est pas forcément le meilleur ! (Sauf bien sûr s'il vous menace avec un piano à queue ou un démonte-pneu, ça va sans dire.)

Les coquilles renvoient soit à ses gouts alimentaires exotiques et couteux, soit ... S'il y a des enfants qui nous lisent, qu'ils sautent la ligne suivante, je vous prie. Merci.

Soi, disais-je, aux écarts matrimoniaux de son cher et tendre époux, puisqu'il s'agirait d'un jeu de mots entre coquille et cocu.

Bref, on pourrait écrire des pages et des pages à son sujet, mais après tout on n'a pas toute la journée devant nous ! Et puis, si je vous dit absolument tout, que chercherez-vous encore ?


Servus!

Pr. Ludwig Von Drake

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