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Professeur Donald Dingue online
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31 juillet 2009

« Relativisme culturel », was ist das?

Pour ceux d'entre nous qui sont amenés à travailler avec des personnes issues de diverses cultures, le relativisme culturel est une notion philosophique importante. Que nous dit-elle?

Nous percevons tous le monde et les autres à travers nos propres « lunettes culturelles »: En effet, nos parents, notre enseignement et notre environnement conditionnent à travers un prisme notre manière de percevoir le monde. Ainsi pour certains Chinois âgés, voir un couple européen s'embrasser signifierait qu'il s'agit d'un couple de marginaux ou de pervers, ce qui serait « vrai » dans un contexte culturel chinois uniquement. Les Chinois qui viennent vivre en terre occidentale ont, comme toute personne venue s'implanter dans un milieu nouveau, la nécessité de se décentrer (« déchausser ses lunettes ») pour pouvoir aborder la culture de l’autre sans la cataloguer.   

Le relativisme culturel nous invite donc à reconnaitre que les normes, modèles, règles morales et autres, diffèrent d'une culture ou d'une société à l'autre. Il nous invite de même à ne pas porter un regard critique sur ce qui est différent de nous.

Mais la question qui se pose est la suivante: faut-il en venir à penser que « en matière de morale (avortement, clonage, euthanasie), toutes les opinions se valent ». C'est la conclusion logique de cette perspective, en effet, puisque tout principe moral ne serait qu'un code à échelle locale.

Comment accepter des valeurs allant à l'encontre des siennes, sans trahir ces dernières? Comment rester fidèle à soi-même sans exercer son jugement, et sans rejeter certaines options?

Plusieurs attitudes sont possibles, semble-t-il. Mettons que votre voisin Glückmar, qui est un égyptologue sikh blanc marxiste et originaire de Houte-si-plou-sur-Danube, vende de la drogue à toutes les mémés du coin en appelant ça du sucre. Et d'ailleurs, assure-t-il, il a toujours fait ça dans sa culture.

*La première attitude que vous pouvez adopter, qui est sans doute la plus « en vogue » consiste à laisser les autres agir comme ils veulent, et en faire de même de son côté (ex.: Tant pis si mon voisin vend de la drogue, moi je n'en fais rien. »)

Option généreuse et kuhl, enfin je veux dire « cool » s'il en est. Mais n'est-ce pas une forme d'abandon?

*La deuxième possibilité consiste à donner un grand coup de marteau sur la tête de votre voisin, parce que vous avez raison, et lui tort. L'avantage, c'est que votre voisin ne vendra plus de drogue, puisque vous l'aurez probablement envoyé jouer de l'accordéon avec saint Pierre. L'inconvénient, c'est que vous aurez commis un meurtre (ce qui est illégal), et un meurtre que l'on qualifiera forcément de raciste (en général) ou de xénophobe (lexicalement déjà un peu plus exact).

Notez que, comme la première option, c'est aussi un abandon.   

*La troisième attitude consiste à dire: « Glückmar, permets-moi de te démontrer qu'il est mal de vendre de la drogue au troisième âge. » Avantage: c'est très socialement acceptable, en général, l'argumentation. Inconvénient: bien souvent, ça ne marche pas, puisque l'argumentation est elle aussi culturellement marquée.

*La quatrième attitude consiste à dénoncer Glückmar aux autorités légales, non pas parce qu'il pense comme un étranger (ce qu'il n'est pas puisqu'il a fait ses études à Belleville), mais parce qu'il a enfreint une *morale locale*. En d'autres termes, cela revient à considérer que votre relativisme culturel ne se pratique que quand l'acte d'autrui n'a que d'inoffensives conséquences sur la société dans laquelle il agit en élément allochtone. Pour le dire plus simplement, il faut être ouvert au fait que les gens préfèrent les huitres aux escargots (= pas socialement dommageables), mais pas au fait que certains préfèrent battre leur femme plutôt que le beurre (= socialement  parce que humainement dommageable).


Enfin, après avoir exposé ces attitudes, je me permets de préciser que si les avancées d'opinions viennent bien de l'échange et de la découverte (le conflit sociocognitif), elles ne sauraient provenir de la confusion et de l'indécision. Admettre que tout se vaut, c'est refuser d'avoir une opinion. Avoir une opinion c'est juger (juger = donner un avis, pas condamner). Refuser de juger, c'est abandonner l'usage de son cerveau, c'est l'apathie.

Et l'apathie, c'est la mort. Voire pis.

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