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22 juillet 2009

Une brève approche de l'hindouisme: au-delà des dieux

De : Ludwig Von Drake (lustigludwig@hotmail.com)
Envoyé : mercredi 08 juillet 2009 15:00:18
À : xxxxxxxxxx@hotmail.fr

Une brève approche de l'hindouisme: au-delà des dieux


À la lecture du remarquable « Le trésor des dix Avatars » (« The Treasure Of The Ten Avatars », 1996) de Keno Don Rosa, le lecteur vaguement informé des religions orientales laissera volontiers vagabonder son esprit auprès de ces étranges dieux aux multiples bras que leur évoque immanquablement le mot « hindouisme ». Mais cette association immédiate n'est peut-être qu'une caricature. Et au fond, l'hindouisme est-il vraiment *une* religion ?
L'hindouisme honore certes des dieux, mais le concept de dieu (deva) n'est en rien comparable au nôtre et dépend énormément de la branche d'hindouisme à laquelle un croyant appartient. Car, ce à quoi nous donnons le nom d'hindouisme est en réalité un système complexe d'écoles de pensée, certaines polythéistes (qui reconnaissent l'existence de plusieurs dieux et les honorent), monothéistes (qui n'honorent et ne reconnaissent qu'un seul dieu), hénothéistes (qui reconnaissent l'existence de plusieurs dieux mais n'en honorent qu'un) et même athées.
Le mot Hindouisme n'est après tout qu'un mot récent, donné par les Européens. En effet, quand on vit presque seul, avec peu de contacts avec d'autres cultures, on ne pense pas à se définir soi-même (les Indiens d'Amérique, par exemple, avant de connaitre les blancs, ne se nommaient pas eux-mêmes « Peaux Rouges » mais juste « les Hommes ».) Quand les autres religions sont arrivées, ils ont dû se définir. Le mot hindouisme vient donc des colonisations, mais pour les hindous, on parle de dhárma ( धर्म ).


Et c'est là où l'hindouisme — ou plutôt donc les hindouismes — se retrouve, c'est dans ce concept même de « dhárma ». Ce mot vient d'une ancienne racine sanskrite qui signifie « soutenir » (comme un pilier soutient le toit d'un bâtiment), mais traduire dhárma est un exercice difficile. On lui donne généralement pour équivalent les mots « Loi du Monde ». Mais le dharma est en fait l’ordre du monde lui-même, le système de tout ce qui est établi. En somme, la loi dans toutes ses dimensions. Cette « loi » exige que toutes les choses qui existent aient une cohérence, un certain agencement, et si possible une harmonie. Le dhárma régule également les devoirs de chaque être participant au monde (que ce soient les bêtes, les homme sou même les dieux !). Les dieux ne sont donc que des agents certes très puissants de l'ordre, mais soumis eux aussi à des contraintes.

Ces « devoirs » de tout un chacun pour que l'ordre du monde soit respecté ne sont pas exprimés en termes d'individu, mais en termes collectifs. Le respect du dhárma, pour l'humain, se manifeste principalement à travers l'appartenance à une des quatre classes de la société hindoue (varṇa) et par le passage des différentes étapes d'une vie (āśrama). Puisqu'ils dépendent de la classe sociale dans laquelle on nait — et dont on ne peut changer, les devoirs sont essentiellement déterminés par la naissance. On ne peut se marier qu’avec quelqu’un de la caste sous peine d'exclusion, par exemple.

Les varṇa ou classes sociales

1e classe sociale= Les brahmanes
Sont une caste d'enseignants et d'éternels étudiants à la fois. Ils détiennent la connaissance et sont responsables des rites et des traditions religieuses.

2e classe sociale= Les nobles

Il s’agit de la caste des rois, de leur cour et des guerriers qui gravitent dans leur entourage ou dont ils sont souvent issus. Leur fonction est de protéger et défendre les autres castes des ennemis, aussi bien par les armes que par l'établissement de lois civiles.

3e classe sociale= Le peuple
Comme les ouvrières chez les fourmis, ils s’occupent de la production et vivent/font vivre à l'aide de l’agriculture et de l’artisanat.

4e classe sociale= Les serfs ou les serviteurs
Cette dernière caste regroupe des familles qui ne sont pas considérées comme libres ; ces gens ne vivent que pour servir les classes supérieures et sont considérés comme « Intouchables ». Un Intouchable qui se noie, par exemple, ne peut être sauvé que par un autre Intouchable.

Les quatre asrama

Il s'agit donc de différentes étapes de la vie individuelle définies par des règles, qui ne concernent que les trois premières classes libres, et uniquement les hommes (la femme n'agit dans l'ordre du monde que par rapport aux agissements de son père/mari).

1)L’époque de l’éducation ou de la formation
Entre 8 et 15 ans, le jeune hindou est confié à un précepteur brahmane qui va lui apprendre le Dhárma. En échange de cette instruction, le jeune rend des services d'ordre pratique à son précepteur (nos lecteurs qui auront vu « Karaté Kid » verront ce que je veux dire, il s'agit réellement de corvées de tous les jours). Cette initiation aux rites religieux permet au jeune homme de passer à l'âge adulte.

2)L’étape centrale
Durant cette seconde étape, l'homme hindouiste a pour devoir d'aider à faire marcher la société. Pour cela, on attend de lui qu'il prenne une place pivot dans la société en tant que travailleur (responsabilités civiques) et père de famille (responsabilité familiale). Des quatre périodes de la vie, celle-ci est la plus longue.

3)La retraite ou la vie forestière
L'homme hindouiste qui devient grand-père est invité à faire « place aux jeunes » au sens propre du terme : il se retire dans une maison au calme — traditionnellement dans la forêt — et délaisse toute activité pour se consacrer à la méditation. Son épouse l'accompagne généralement.

4)Le période du renonçant
Cette dernière période parait impossible dans nos esprits occidentaux. Elle consiste en effet à couper tout contact, toute relation avec la société, sans exception. L'homme devient une sorte d’ermite qui erre sur les routes, étant totalement sorti des structures dans lesquelles il a vécu. La femme du renonçant, si elle est toujours en vie, reste avec les enfants et est considérée comme veuve. Le renonçant, sorti à la fois du monde et de sa caste, ne peut plus vivre que d'aumône et quitte toute vie religieuse traditionnelle.
S'il fait cela, c'est pour mieux se préparer à la mort, s’occuper de sa vie dans l’au- delà. Il va se préoccuper de sa destinée, de sa libération spirituelle, de son vrai soi (l'ātman). Le vrai soi, c'est une essence divine qui est présente en chacun et qui ressemble un peu à ce que nous appelons l'âme. Trouver son vrai soi, c'est être capable d'aller au-delà de la religion et relativiser absolument les choses.

J'admets n'avoir pas parlé, ou si peu, des dieux dans cet exposé, mais le sujet est vaste et je souhaitais avant tout tordre le cou à un raccourci trop facile. Ceux qui voudront toutefois en savoir bien davantage sur cette partie du sujet pourront se référer aux pages 168 à 209 du suivant ouvrage:
*Comte Fernand, Larousse des Mythologies du monde, Éditions du Club France Loisirs, Paris, 2004

Matilda et moi vous remettons toute notre sympathie.
Bien à vous,
Pr. Ludwig Von Drake

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